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dimanche 11 novembre 2012

Bart De Wever en rade à Anvers



Au centre de la grand’place d’Anvers trône une statue qui célèbre la légende des origines de la ville. Le soldat romain Silvius Brabo y est représenté jetant la main du géant Antigone dans l’Escaut (hand werpen = jeter la main), vengeant ainsi tous ceux à qui son adversaire l’avait tranchée.

Il est probable que le leader nationaliste Bart De Wever se soit rêvé, après son triomphe électoral à Anvers le 18 octobre dernier, en nouvel Antigone. Le soir même, il exprimait d’ailleurs sa satisfaction de ne plus être « un colosse aux pieds d’argile », allusion à son nouvel et solide ancrage local.

L’ampleur de son succès ce soir là a fait de lui le seul leader politique susceptible de prendre la main dans les négociations pour la formation d’une coalition communale. Un privilège que se verraient bien lui reprendre certains partis défaits, qui s’imaginent volontiers dans le rôle du soldat-justicier, chassant des terres anversoises celui que la première ville de Flandre a pourtant porté aux nues.

C’est par référence au processus de formation du gouvernement fédéral que Bart De Wever s’est attribué le rôle de formateur : celui qui est chargé de mener les négociations.

Son expérience de formateur du gouvernement fédéral en 2010 inspirera-t-elle sa méthode de négociations au niveau communal ?

Acte 1 : Se faire écarter des négociations en refusant tout compromis avec les autres partis,
Acte 2 : Surjouer l’image du pauvre Calimero, victime des partis du système … « C’est vraiment trop injuste »,
Acte 3 : Engranger ainsi sans effort les votes des électeurs mécontents.

A Anvers, le premier acte de ce drame s’est joué cette semaine. En refusant catégoriquement que les écologistes de Groen montent dans sa coalition, Bart De Wever a braqué le principal parti avec lequel il peut conclure un accord : le SP.A (socialistes flamands).

Mais Calimero a-t-il vraiment intérêt à laisser lui échapper le poste de bourgmestre d’Anvers ? En restant à l’abri de l’exercice du pouvoir, il n’épargnerait pas son parti, la N-VA, qui participe déjà depuis 2009 à la coalition du gouvernement flamand.

Le risque serait en outre de lasser un électorat désormais impatient de voir la N-VA au pouvoir, alors que la crise économique pointe et tandis que la crise institutionnelle n’est jamais bien loin.

Il semble donc que cette fois-ci, Bart De Wever pourra difficilement laisser la main à ses partenaires.

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