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samedi 22 septembre 2012

Comment prendre parti ?


Aussi incroyable que cela puisse paraître, depuis les années 1960, il n’existe pas (ou plus) de parti politique belge. C’est à dire que plus aucun parti, en Belgique, n’existe au niveau national. Les néerlandophones votent pour les partis politiques flamands, les francophones, pour des partis francophones et les germanophones, pour des partis germanophones.

Le choc est rude pour nos esprits français, mais heureusement, la tâche nous est simplifiée. Pour nous Français de Bruxelles (ou de Belgique) le choix se fera presque exclusivement pour des listes francophones. Oui… mais attention aux faux amis. Car des partis politiques de gauche peuvent se cacher derrière des appellations de droite … et réciproquement !

Pour ceux que ce petit préambule n’a pas totalement découragés, voici un panorama des principaux partis politiques francophones :

Le PS (Parti Socialiste) : Grand vainqueur des dernières élections parlementaires côté francophone, le Premier Ministre fédéral Elio Di Rupo est issu de ses rangs. La Wallonie est acquise depuis des décennies au PS, qui dans un « système » bien huilé y accompagne le fidèle électeur du berceau à la tombe. Mais à Bruxelles, l’enjeu sera pour le PS de conserver la première place qu’il a prise au MR lors des dernières élections.

Le CdH (Centre Démocrate Humaniste) : Première bizarrerie pour un Français. Les chrétiens-démocrates belges francophones sont, eux, plutôt de gauche. Et sur certains sujets, il sont même très proches du PS.

Ecolo (Ecologistes) : Les écologistes francophones, sont tout à fait compatibles avec la droite libérale. L’arrêt du nucléaire n’est pas leur priorité. En outre, Ecolo est devenu un véritable parti structuré, dirigé et gestionnaire depuis la claque électorale de 2003, qui sanctionnait sa malheureuse participation au gouvernement fédéral de 1999.

Le MR (Mouvement Réformateur) : Parti libéral francophone, il revendique sa proximité avec notre UMP. Après un score décevant aux élections parlementaires de juin 2010 le MR compte sur les élections communales pour tirer les bénéfices de son recentrage politique, depuis l’accession à sa présidence du modéré Charles Michel, jusqu’à sa séparation il y a un an de son partenaire bruxellois depuis 1993, le FDF.

Le FDF (Fédéralistes Démocrates Francophones) : Petit parti bruxellois dont l’obsession est la protection des minorités francophones de la périphérie flamande de Bruxelles. Allié au MR, il avait conquis quelques maïorats. Il lui faut désormais prouver qu’il peut faire cavalier seul, sans sombrer dans les excès du communautarisme.

Il ressort de ce panorama un point essentiel qui nous renvoie à nos faiblesses françaises. La scène politique belge francophone est dépourvue d’extrêmes, et notamment d’extrême droite, hormis un fantomatique FN, et le microscopique PP, parti de fondation récente à l’idéologie poujado-populiste. Le Belge francophone délaisse traditionnellement les extrêmes. Le mérite en reviendrait en partie selon plusieurs politologues (francophones et flamands) au fameux « système PS » qui par son omniprésence sur le terrain et la diversité de ses leviers d’action, a retenu les électeurs qu’aurait pu séduire un discours populiste.

Comme vous l’aurez noté, sur les quatre grands partis belges francophones, trois sont classés à gauche…Pas de chance : côté flamand, c’est totalement l’inverse !

Les Flamands de Bruxelles seront amenés à se prononcer pour des listes néerlandophones qui leur sont propres. Il se peut ainsi que votre voisin ait à faire un choix bien différent du vôtre. A droite entre la N-VA (parti nationaliste) premier parti de Flandre, le VLD (parti libéral flamand) et le CD&V (Chrétiens démocrates flamands, ceux là sont de droite). A gauche entre le petit S-PA (parti socialiste) et le minuscule Groën ! (écologistes).

Comme le vote est proportionnel, tout ce beau monde sera amené à s’entendre au sein des Conseils communaux… Comme quoi, gagner les élections n’est pas tout !


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